Kraftwerk The man machine

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Kling Klang – 50999 9 66022 1

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Ralf Hütter (vocals, piano), Florian Schneider (vocals, piano), Karl Bartos (drums), Wolfgang Flür (drums)

enregistré en 1978

The Man-Machine ou Die Mensch-Maschine est un album du groupe Kraftwerk sorti le 13 mai 1978. Des différents albums de Kraftwerk, c'est cet album qui a le plus influencé les groupes New wave comme Depeche Mode.

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Le groupe Kraftwerk est fondé en 1970 par Florian Schneider-Esleben et Ralf Hütter. Le premier joue de la flûte et du violon, le second du piano et de l'orgue. Ils se sont rencontrés en classe d'improvisation pendant leurs études au Conservatoire de Düsseldorf en 1968. Leurs goûts partagés pour la musique expérimentale électronique que la presse qualifiera plus tard de mouvance krautrock scellent définitivement leur amitié.

Après une première expérience au sein du groupe allemand Organisation jugée insatisfaisante, le duo sort les albums Kraftwerk (1970), Kraftwerk 2 (1971) et Ralf und Florian (1973). Sa musique très avant-gardiste rencontre un succès mitigé.

Le groupe recrute ensuite deux nouveaux musiciens aux percussions électroniques, Wolfgang Flür en 1973 et Karl Bartos en 1975 (ce dernier succédant à Klaus Röder, qui jouait du violon sur l'album Autobahn paru en 1974). Influencé par les vastes complexes industriels de leur région (la Ruhr), Kraftwerk reproduit dans ses disques l’atmosphère industrielle faite de sons répétitifs et sa vision du monde autour du béton des grandes villes et de la modernité technologique : « Nous avons forcément été influencés par le rythme de notre langue maternelle, par les sons industriels d'un environnement comme la Ruhr », explique Ralf Hütter, en 2002 pour Le Monde.

Sorti en novembre 1974, l'album Autobahn (autoroute, en allemand) rencontre un succès mondial l'année suivante. Soucieux de tout contrôler, les deux membres fondateurs se séparent alors de leur ingénieur Conny Plank et créent leur propre studio d’enregistrement Kling Klang à Düsseldorf en Allemagne.

La composition du groupe a beaucoup fluctué à ses débuts, entre 1970 et 1974. Florian Schneider et Ralf Hütter ont ainsi travaillé, en quatre ans, avec une demi-douzaine de musiciens différents, présents essentiellement pour jouer en concert. Les musiciens les plus notables de cette époque ont été le guitariste Michael Rother et le batteur Klaus Dinger, qui formèrent ensuite le groupe Neu! L'apport, l'expérience et l'influence du producteur et ingénieur du son Konrad « Conny » Plank sont aussi significatifs. Konrad Plank a collaboré, à cette époque, avec plusieurs groupes allemands d'importance tels que Can, Cluster et Harmonia. Grâce à son travail avec Kraftwerk, son studio de musique près de Cologne est devenu un des studios les plus prisés de la fin des années 1970. Il œuvre sur les quatre premiers albums de Kraftwerk (dont Kraftwerk et Kraftwerk 2 en tant que coproducteur) puis cesse toute collaboration avec le groupe après la finalisation de l'album Autobahn.

Le peintre et graphiste Emil Schult participe à la conception de la pochette de l'album Ralf & Florian en 1973 et demeure, par la suite, un collaborateur régulier du groupe. Au début, il joue de la guitare basse et du violon électrique. Très vite, son rôle dépasse celui du simple concepteur visuel, il participe à l'écriture des paroles de certaines chansons, discute des concepts et accompagne le groupe lors de ses tournées. La composition du groupe se forge de manière plus définitive à partir de 1975, pour la tournée de l'album Autobahn. Durant cette période, le groupe se présente comme un quartet électronique composé des fondateurs Ralf Hütter et Florian Schneider-Esleben, rejoint par les percussionnistes Wolfgang Flür et Karl Bartos. Wolfgang Flür avait déjà intégré le groupe en 1973 en tant que batteur, dans le cadre d'une apparition télévisée du groupe pour la promotion du troisième album. Cette première apparition de leur instrument de percussion, une batterie électronique qu'ils avaient eux-mêmes construite et jouée par Flür, a contribué à les faire remarquer. Bartos a collaboré à l'écriture de nombreux morceaux de Kraftwerk, parmi les plus mémorables.

Ils sortent par la suite des titres célèbres comme Radioactivity, Trans-Europe Express ou le morceau The Robots en 1978 sur l'album The Man Machine, qui feront de Kraftwerk l'un des groupes les plus samplés après James Brown.

À partir de l'année 1979, Kraftwerk met en route l'écriture d'un nouvel album, en souhaitant cette fois explorer le thème de la communication. Le groupe passe la majeure partie de l'année 1980 enfermé au Studio Kling Klang afin de travailler les rythmes, les sons et les mélodies de ce futur album. Au même moment, Wolfgang Flür, dont les interventions en tant que percussionniste électronique ne sont plus indispensables lors des séances de création musicale en raison de l'usage des séquenceurs, refait à neuf les équipements du studio. Ralf et Florian demandent à Wolfgang de concevoir un studio modulaire, ergonomique et portatif avec un design particulier, qu'il serait possible d'emmener avec le groupe sur scène. À la fin des travaux, chaque musicien dispose d'une console reliée à des synthétiseurs, des séquenceurs, des mixeurs et des racks d'effets permettant à chacun d'intervenir sur l'ensemble de la musique. La console de Ralf est la plus imposante, composée d'un Minimoog, d'un Polymoog et d'un Vako Orchestron. La console de Karl est composée d'un clavier italien fabriqué sur mesure relié à un synthétiseur Korg PS-3100, celle de Wolfgang d'un séquenceur rythmique relié aux modules de percussions électroniques ainsi qu'à une boîte à rythmes (le Mr.Lab des concepteurs allemands Friendchip) tandis que celle de Florian est équipé d'un Prophet 5 de Sequential, de divers effets, d'une flûte électronique construite sur mesure17 et est notamment reliée à des vocodeurs Sennheiser et EMS. L'ensemble est positionné en "V", avec les consoles de Ralf et Karl formant un couloir obliquant à 45° avec le couloir formé des consoles de Wolfgang et Florian. Un écran géant est positionné derrière chaque console, permettant au groupe de diffuser des films plus ou moins synchronisés avec la musique en live.

Le nouvel album sort en mai 1981. Titré Computer World, il prophétise par bien des aspects l'arrivée et la mainmise de la technologie informatique sur le quotidien du monde entier. Même si son principal thème est l'ordinateur, l'album n'a pas été conçu avec du matériel informatique mais avec une technologie essentiellement analogique. À l'instar des albums précédents, Computer World sort en deux versions, anglaise (pour l'international) et allemande (Computerwelt). Ce qui est nouveau, en revanche, c'est la déclinaison en d'autres langues de l'une des chansons, Pocket Calculator (anglais), Taschenrechner (allemand), Mini Calculateur en français (édition francophone), Dentaku en japonais (édition japonaise). La version italienne (Minicalculatore) existe également mais n'a jamais été publiée officiellement.

Aussitôt le disque sorti, Kraftwerk s'embarque dans une tournée mondiale de plus 90 concerts. La tournée démarre en Italie, se poursuit en Espagne, en France (où ils joueront dans quatre villes : Montpellier, Lyon, Tours et Paris), en Angleterre puis au Canada, aux États-Unis, en Europe de l'Est (et même, parfois, derrière le rideau de fer); au Japon (où ils seront particulièrement plébiscités et rencontreront le groupe Yellow Magic Orchestra), en Australie puis finalement en Allemagne, en Autriche et dans le Benelux. La liste des morceaux joués comprend surtout les titres du dernier album, mais également des morceaux des albums précédents qui ont contribué au succès du groupe comme "Autobahn", "Radioactivity", "Trans-Europe Express" ou "The Robots" pendant le rappel, qui voit le groupe accompagné sur scène par des mannequins de vitrine à leur effigie. Le niveau de performance de Kraftwerk en concert, dont l'équipement est optimisé, monte alors d'un cran et impressionne au-delà de la communauté de la musique électronique. Ils peuvent, par exemple, quitter leurs consoles pour jouer "Pocket Calculator" sur des instruments miniaturisés devant le public, en bord de scène, ce qui devient rapidement le climax des concerts de cette tournée, Ralf et Florian s'amusant à laisser certains membres du public jouer sur leurs mini-instruments.

Au retour de la tournée en décembre 1981, le groupe marque une pause. EMI, le label, sort un single de "Computer Love", titre de Computer World couplé à un titre plus ancien, "The Model", qui figure sur l'album précédent The Man-Machine de 1978, en face B. De manière aussi étrange que surprenante, c'est la face B "The Model" qui devient vite un hit dans les charts anglais au début de l'année 1982, irradiant de son succès l'Europe entière. Le groupe, qui a prévu de retourner en studio pour préparer un nouvel album, reste peu enclin à se montrer en public, il se force néanmoins à apparaître dans l'émission télévisée allemande Na Sowas le 29 mars 1982 afin de jouer "The Model" en play-back.

Ralf et Florian sont passionnés de sport, et plus particulièrement de vélo, discipline sportive qu'ils pratiquent depuis plusieurs années. Ils constatent que l'association de l'homme (coureur) et de la machine (bicyclette) cadre bien avec le concept d'homme-machine qui leur est cher et qui a déjà fait l'objet d'un album, ce qui les inspire au moment d'entamer la préparation du prochain album. Kraftwerk compose ainsi un titre nommé "Tour de France" en hommage à la compétition cycliste éponyme, dans plusieurs versions différentes, chantées en français ou en allemand et égrainées entre le printemps 1983 et l'été 1984. Ce titre est annoncé chez EMI comme le premier single d'un nouveau disque nommé Techno Pop, qui possède déjà une pochette, un numéro de référencement ainsi qu'une date de sortie, initialement prévue en avril 1983 puis repoussée à l'automne. Finalement, l'album, qui devait comprendre quatre titres (Techno Pop, Sex Object, The Telephone Call et Tour de France), ne sort pas et le groupe ne donne pas plus d'explications. L'album Techno Pop est pourtant pratiquement achevé, mais Kraftwerk décide de retravailler le projet en profondeur. Le concept hybride "cyclisme et Techno pop" ne donne notamment pas totale satisfaction et est source de désaccords au sein du groupe. La chanson Tour de France est alors provisoirement mise de côté, avec l'idée de produire ultérieurement un album cette fois entièrement consacré au thème du sport cycliste et de sa course emblématique.

Il faudra attendre novembre 1986 pour entendre la version définitive de ce nouvel album qui sort avec une pochette inédite et n'affiche donc plus aucun lien avec le thème du cyclisme. L'album s'intitule finalement Electric Café, titre du morceau final nommé Electric Café. Lors de sa réédition en version « remastered » en 2009 au sein du Catalogue, Electric Café retrouve son appellation d'origine, Techno Pop. Deux morceaux dans leur version originale de 1983, Techno Pop et Sex Object, font surface quelques années plus tard sous la forme de bootlegs et donnent une idée de la façon dont sonnait le projet avorté de 1983. Plus minimaliste dans les sonorités, dépourvu de grand thème directeur (l'album aborde néanmoins la musique et la perception des sons), Electric Café est peu apprécié des fans et de la critique. Kraftwerk reste toujours aussi pointilleux et perfectionniste dans la conception du son et rajoute, sur ce nouvel album, une nouvelle dimension au mixage par la variation dynamique des effets numériques (délai et réverbération) précisément programmés et contrôlés en MIDI. Kraftwerk utilise également l'espagnol dans le texte de certains morceaux, démontrant à nouveau cette envie de diversité linguistique. Il faut également souligner que "The Telephone Call" est, à ce jour, l'unique chanson du répertoire du groupe où Ralf Hütter n'assure pas le chant, cette tâche étant exceptionnellement confiée à Karl Bartos.

Kraftwerk ne s'est plus produit en concert depuis son épuisante tournée mondiale de 1981 et, à terme, ne projette pas de remonter sur scène, là où Wolfgang Flür était le plus actif et tenait un rôle primordial dans le groupe. À partir de 1982, Wolfgang Flür est beaucoup moins impliqué dans le groupe. En raison des progrès technologiques (séquenceurs, boîtes à rythmes), sa présence au studio en tant que percussionniste n'est, en effet, plus nécessaire car il ne participait pas réellement au processus créatif des œuvres de Kraftwerk. Ainsi, sur l'album Electric café, il n'est cité qu'en tant que simple membre du groupe, mais sans véritable contribution. La sortie d'Electric Café n'étant donc pas suivie d'une tournée pour le promouvoir, Wolfgang Flür, frustré et démotivé, cesse dès le début de 1987 de se rendre au studio Kling Klang. Ralf et Florian lui proposent pourtant de participer à nouveau à des travaux d'aménagement au studio. Mais, Wolfgang Flür, qui aspire à un rôle plus musical au sein du groupe, refuse, actant de fait son départ de Kraftwerk.

Au moment de la sortie d'Electric Café, Ralf Hütter passe commande d'un New England Digital Synclavier, un instrument à la pointe de la technologie particulièrement onéreux qui aura un impact considérable sur la suite du parcours de Kraftwerk. Le Synclavier est un synthétiseur numérique (synthèse additive et modulation de fréquence), doublé d'un échantillonneur stéréo de grande capacité, ce qui en fait un outil de production remarquable. En 1982, Kraftwerk avait déjà investi dans un échantillonneur Emulator, notamment utilisé dans le 45 tours Tour de France, puis, entre autres, dans un Yamaha DX7 en 1983. Alors que l'album Techno Pop était à un stade avancé, le protocole MIDI voyait le jour et marquait le début de l'informatique musicale. Kraftwerk, craignant d'être dépassé techniquement, incorpora les nouveautés progressivement. Les changements de méthodes et les nouvelles options qui en découlèrent multiplièrent les possibilités, rendant les choix plus difficiles et retardant d'autant la finalisation de Techno Pop, qui prit alors un tout autre visage. Kraftwerk découvre le Synclavier au studio Right Track de New York où le groupe a décidé de terminer l'album et peaufiner le mixage. Le Synclavier est notamment utilisé sur le morceau-titre Electric Café pour faire les voix synthétiques. Il est également crédité sur la pochette du maxi-45 tours The Telephone Call qui suit la sortie de l'album. Le Synclavier de Kraftwerk est livré au studio Kling Klang en février 198721. Les possibilités offertes par son système d'enregistrement sur disque dur (Direct-to-Disk) donnent l'idée à Ralf Hütter et Florian Schneider d'archiver numériquement les sons de Kraftwerk, soit à partir des instruments du studio, soit à partir des bandes multipistes des albums du catalogue, afin notamment de pouvoir les réutiliser facilement et les retravailler. Kraftwerk embauche alors Fritz Hilpert, un jeune ingénieur diplômé dans le domaine de l'image et de la technique du son, pour être opérateur du Synclavier et s'occuper notamment de l'archivage des sons. À la même époque, la maison de disques EMI négocie avec Kraftwerk la sortie d'une compilation. Kraftwerk accepte mais décide de conceptualiser cette compilation en produisant des versions modernes des morceaux choisis. Le projet The Mix est né. Le travail de programmation sur les anciennes compositions dans un studio entièrement midifié dont la pièce centrale est le Synclavier prend du temps et finit par lasser Karl Bartos, qui décide de quitter le groupe en août 1990. Auparavant, Karl Bartos a l'occasion de se produire une dernière fois en concert avec Kraftwerk. En effet, les nouvelles versions sont expérimentées en public lors d'une petite tournée italienne de quatre dates en février 1990. Sur scène, le studio mobile de Kling Klang conserve la même apparence globale qu'en 1981, seul le matériel présent dans les consoles a quelque peu évolué. Ainsi le Synclavier, dont le cadre est repeint de la même couleur que le reste du studio, a pris la place de la grande console contenant les synthétiseurs Moog au poste de Ralf. Le poste « percussions » de Wolfgang Flür (occupé par ce dernier jusqu'en 1981) est attribué à Fritz Hilpert, le nouveau membre du groupe. Si le studio de Kraftwerk a pris une direction numérique lors de sa mise à jour, les synthétiseurs analogiques (désormais équipés d'interface MIDI) qui ont fait « le son » Kraftwerk sont néanmoins toujours présents et utilisés.

L'album, nommé simplement The Mix, sort enfin en juin 1991. Ce disque dévoile des versions remixées aux influences techno, house et hip-hop de The Robots, Computer Love, Pocket Calculator, Autobahn, Radioactivity, Trans-Europe Express, Home Computer et Musique Non Stop.

Karl Bartos a quitté le groupe avant la fin du projet et n'est par conséquent pas crédité sur l'album. Il a pourtant bien participé à la conception de The Mix. Frustré de ne pas pouvoir produire davantage de musique originale avec Kraftwerk, Bartos est parti fonder son propre projet, Elektric Music, qui reste dans un premier temps assez proche de certains sons de Kraftwerk. De son côté Fritz Hilpert, le nouveau membre de Kraftwerk, est crédité au music data mix.

Avec la sortie de The Mix, Kraftwerk se prépare à retourner officiellement sur scène et effectuer une tournée mondiale (qui sera finalement limitée au continent européen), dix ans après la précédente. Afin d'accompagner leur retour scénique, les musiciens ont fait construire quatre véritables robots à leur effigie. Chaque robot est doté d'articulations motorisées au niveau des bras et de la tête, contrairement aux « robots » de 1978 qui ne sont en fait que des mannequins de vitrine. Il existait également un robot à l'effigie de Karl Bartos, mais ce dernier ayant préféré partir avant la sortie du nouvel album, il est « remplacé » par le robot de Fritz Hilpert qu'on peut voir dédoublé sur certaines photos du livret de l'album, entretenant ainsi l'effet de quartet.

La tournée débute à l'été 1991 en Grande-Bretagne sur une dizaine de dates. Le musicien germano-portugais Fernando Abrantes intègre officiellement le groupe en tant que quatrième membre pour remplacer Bartos sur scène. Il dispose d'un robot à son image, comme on peut le voir sur les vidéos promotionnelles du titre "The Robots" diffusées au moment de la sortie de l'album. Cependant Abrantes ne semble pas donner satisfaction, car Ralf et Florian s'en séparent au milieu de la tournée et le remplacent par Henning Schmitz, un autre ingénieur du son proche du studio Kling Klang depuis 1978 qui a notamment collaboré sur Electric Café. Schmitz possède alors lui aussi un robot à son effigie. Le groupe boucle sa tournée européenne à l'automne, visitant la Finlande, la Suède, le Danemark, l'Allemagne, la France (avec des concerts à Lyon, Paris et Tourcoing), la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, l'Autriche, la Hongrie et la Tchécoslovaquie. Kraftwerk avait également prévu de tourner en Asie et en Amérique, mais se voit forcé d'annuler en raison de soucis logistiques. Henning Schmitz et Fritz Hilpert vont s'installer pour une longue durée au sein du quatuor Kraftwerk à la place, respectivement, des membres historiques Karl Bartos et Wolfgang Flür.

Reprenant la structure des consoles en V de 1981 avec des écrans derrière chaque console, Kraftwerk joue globalement le même programme que celui du Computer World Tour, avec l'ajout de deux titres : Tour de France et Music Non Stop en guise de rappel final, pendant lequel chaque musicien, de droite à gauche, joue un petit solo avant de quitter la scène. Le groupe entier quitte son poste derrière les consoles pour jouer Pocket Calculator (dont la langue du texte est adaptée en fonction du pays visité) au contact du public, laissant celui-ci intervenir par intermittence sur les instruments miniaturisés. Le groupe quitte ensuite la scène momentanément, laissant apparaître leurs robots cachés derrière les écrans pendant The Robots.

Kraftwerk donne trois concerts en Angleterre en 1992, dont une participation au festival Stop Sellafield au G-MEX de Manchester aux côtés de U2, Public Enemy et Big Audio Dynamite, affichant ainsi son soutien au mouvement antinucléaire.

En 1993, le groupe fait quatre concerts à travers l'Europe (un en Belgique, un en Allemagne, un aux Pays-Bas et un en Autriche) qui les voit ajouter The Man Machine à leur programme. Ensuite, Kraftwerk se retire du feu des projecteurs pendant plusieurs années. Seule une série de virgules musicales accordées pour la chaîne de télévision américaine MTV en 1994 vient rompre le silence. Le morceau ayant servi pour la confection de ces virgules musicales est en fait une nouvelle version de Musique Non Stop datant de 1991. Ce morceau, d'une durée de plus de huit minutes, sortira près de vingt ans plus tard sur la compilation Remixes sous le titre Non Stop.

Il faut attendre 1997 pour voir Kraftwerk revenir sur le devant de la scène. EMI annonce la sortie d'un nouvel album, dont la date est plusieurs fois repoussée. Par ailleurs, Kraftwerk figure en tête d'affiche du festival Tribal Gathering le 24 mai de cette même année à Luton, en Angleterre, ce qui tend à confirmer l'annonce du nouvel album. À cette occasion, même s’ils gardent la même configuration concert que la tournée 1991-1993, les quatre membres du groupe dévoilent une nouvelle tenue de scène inspirée du clip en 3D de Musique Non Stop ainsi qu'un nouveau morceau instrumental aux sonorités techno non titré. Le groupe joue à nouveau ce morceau et deux autres inédits (également sans titre) lors de concerts à Linz (Autriche) et Karlsruhe (Allemagne) en octobre de la même année.

L'année suivante, en 1998, Kraftwerk fait son retour triomphal au Japon pour trois concerts à Tokyo en juin et, sur le chemin du retour, passe par les États-Unis pour quelques dates le voyant se produire à San Francisco, Los Angeles, Chicago, Detroit (le berceau de la techno, où il est particulièrement acclamé) et New York. Le groupe apparaît ensuite aux festivals Sónar en Espagne et Roskilde au Danemark, avant de donner, à l'automne, ses premiers concerts en Amérique du Sud, à Buenos Aires en Argentine puis à Rio de Janeiro au Brésil. Les nouveaux morceaux entendus lors des concerts de 1997 sont parfois joués.

L'album annoncé tout au long de l'année 1997 et dont la sortie est retardée jusqu'en 1998 ne sortira finalement jamais, Kraftwerk renonçant à le finaliser. Les morceaux inédits dévoilés en concert durant cette période étaient, selon toute vraisemblance, pressentis pour y figurer.

En 1999, le titre Tour de France est édité en CD (et réédité en maxi-45 tours). Il s'agit d'un CD multimédia qui contient une sélection de trois des versions originales sorties en 1983 et 1984, le tout remastérisé numériquement par le groupe lui-même, ainsi que le vidéo-clip du titre utilisant des images d'archives de la course cycliste. Kraftwerk reçoit dans le même temps une commande du comité d'organisation de l'Exposition universelle d'Hanovre qui doit se tenir en juin 2000, afin de réaliser une virgule musicale pour l'événement. Elle se matérialise sous la forme d’un motif musical utilisant un vocodeur prononçant « Expo 2000 » en six langues (allemand, anglais, français, russe, espagnol et japonais), pour une durée de cinq à six secondes par langue environ. Elle est dévoilée par les organisateurs en juin 1999, juste un an avant le début de l'exposition universelle. Kraftwerk décide alors de développer le thème pour en faire un véritable morceau et produit, en fin d'année 1999, un nouveau disque de format court 4 titres nommé sobrement Expo 2000, contenant quatre variantes d'une même composition : une version courte et trois versions longues (dont une plus techno et une autre ambient). Les sonorités du CD sont dans la lignée d’Electric Café, de The Mix et des titres techno dévoilés sur scène en 1997-1998. Kraftwerk sort l'année suivante Expo Remix, avec des versions remixées de leur titre réalisées par Orbital, DJ Rolando, Underground Resistance et Francois K.

Les années 2000 et 2001 sont des années de silence pour Kraftwerk, qui prépare en fait activement son retour sur scène dans une toute nouvelle configuration. Les consoles, les quatre écrans et les lourds racks de matériel derrière le groupe disparaissent. Kraftwerk se présente désormais de la façon suivante : quatre petites consoles légères surmontées d’ordinateurs portables14, toutes alignées face au public, avec trois écrans géants n'en formant qu'un seul derrière eux. Les musiciens ne quittent plus leurs pupitres, même pour jouer Pocket Calculator, et dévoilent au passage de nouvelles versions de certains titres comme Neon Lights, Airwaves et, bien sûr, Expo 2000, renommé Planet of Visions. Le public découvre la transformation lors des concerts organisés en septembre 2002 à Gand (Belgique), au Luxembourg et à la Cité de la musique de Paris. Le groupe s'envole en décembre avec sa structure légère pour le Japon où il donne deux concerts à Tokyo et Osaka, puis enchaîne en janvier 2003 par une tournée en Océanie aux festivals Big Day Out.

Au cours de l'été 2003, Kraftwerk met la touche finale à son dernier album dans son studio Kling Klang, concrétisant enfin un projet mis en sommeil pendant près de vingt ans. En effet, cet album reprend et développe le thème du sport cycliste abordé en 1983 sur le morceau Tour de France qui était sorti seulement en single en raison de son retrait de la version définitive de l'album Techno Pop. Il est intitulé Tour de France Soundtracks et est, notamment, l'occasion pour le groupe de célébrer le centième anniversaire du Tour de France dont la première édition a eu lieu en 1903. Un premier titre appelé Tour de France 2003 sort au moment où la course s'élance, mais la publication de l'album est légèrement retardée, car Kraftwerk tient encore à en peaufiner le mixage. Quand l'album sort enfin, le 4 août, l'épreuve du Tour de France 2003 est terminée. Aucune des démos esquissées lors du retour sur scène de Kraftwerk en 1997 n'est présente. L'album contient six titres principaux : la suite Prologue / Tour de France Étape 1 / Tour de France Étape 2 / Tour de France Étape 3 / Chrono, Vitamin, la suite Aerodynamik / Titanium, Elektro Kardiogramm, la suite La Forme / Régénération et, enfin; pour clôturer l'album, une nouvelle version numérique du titre original de 1983, faite dans l'esprit de The Mix. Longuement attendu par le public et la critique, l'album reçoit un accueil favorable. Il entre à la première position des classements allemands, première fois dans l'histoire du groupe qu'un disque atteint cette position dans les classements de son pays d'origine. Porté évidemment par la thématique du cyclisme et de l'effort physique, la musique de Kraftwerk est désormais nettement plus techno, avec des accents très minimalistes et des mélodies qui restent reconnaissables. Les textes sont quasiment tous écrits et chantés en français, en hommage au centenaire de la compétition du Tour de France, et il n'y a d'ailleurs pas de versions spécifiques de l'album en allemand ni en anglais, comme c'était habituellement le cas depuis Trans Europe Express.

1. Robots

2. Spacelab

3. Metropolis

4. Model

5. Neon Lights

6. Man Machine

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