Stevie Wonder, Innervisions  

Funk/Soul. Stevie Wonder est un chanteur noir américain aveugle. Très jeune, il possède déjà un talent exceptionnel et joue de nombreux instruments de musique - seul Prince fera mieux au même âge - Il sort son premier disque en 1962. Deux ans plus tard Robert Moog commercialise un synthétiseur qui révolutionnera la musique en permettant de crééer une palette sonore infinie.

Malcolm Cecil et Robert Margouleff réalisent en 1970 un projet dingue appelé Tonto ; ils deviennent aux USA de vrais experts des synthés : un article paraît alors dans la presse. Le lendemain Stevie frappe à la porte de leur studio et cette rencontre va changer sa carrière. Ils s'enferment ensemble pendant cinq ans créant de nouveaux sons, de nouvelles phrases musicales avec les séquenceurs. 250 morceaux sont enregistrés. Ils travaillent jour et nuit et le fruit de leur collaboration se traduira par cinq albums qui ont tous été auréolés de gloire : Music of my mind en 1972 suivi de Talking Book, Innervisions, Fulfillingness' First Finale et enfin Songs in the Key of life.

Innervisions a été classé au 23ème rang des 500 meilleurs albums jamais produits.

Nous avons utilisé Living for the City pour nos tests. Ne cherchez pas une grande limpidité dans cet enregistrement Motown. Dites vous seulement que la multiplication des instruments, des rythmes et des ambiances dans cet enregistrement de 7'21" est un excellent test.

A l'écoute le Brio-r se débrouille plutôt pas mal ; le nouveau Brio propose d'emblée plus de modulation sur le Moog Series III. Pendant les premières secondes, les effets programmés sur le synthé par nos deux comparses MC et RM sont rendus avec plus d'acuité. Dans le bas médium, les accords plaqués sont aussi plus nets, mieux tenus. L'air circule et l'ensemble est plus lisible. Comme on dit familièrement : "Y'a pas photo ! ".

Un bref retour sur le modèle précédent donne une impression de confusion due notamment à un manque de tenue des boomers. Le son "Motown" se transforme alors très vite en son "marshmallow".

Sur cette plage, un Heed Elixir, révèlera des couleurs un peu moins marquées dans le médium. Si le Brio 2017 semble un peu plus ludique, en contrepartie le Heed bénéficie d'une assise plus importante dans le grave. 

Si vous êtes curieux, profitez en pour écouter tout l'album, il n'y a rien à jeter ! On adore par dessus tout le slow All in love is fair : la voix vous transperce...un grand numéro de chanteur.   

Stravinsky, Sir Georg Solti, le Sacre du Printemps

Classique.  Les premiers narcisses éclosent, c'est donc l'occasion de réécouter cette oeuvre créée au théatre des Champs Elyzées en 1913. Elle est devenue depuis un standard, comme le Bolero de Ravel composé également au début du XXème siècle. Cette version a été enregistrée au Medinah Temple de Chicago. Cette immense salle de concert qui offrait plus de 3000 places a depuis été transformée en grand magasin ;  il faut croire que la vente de vêtements de luxe, de chaussures et de sac à main, rapporte plus !

Les captations réalisées dans ce lieu sont toujours très aérées, avec une image sonore particulièrement large. Cette version de Solti n'échappe pas à la règle. On aime cette interprétation qui n'est jamais caricaturale et permet de bien appréhender ces deux mouvements de plus de quinze minutes chacun.

Pour les amoureux du disque noir, le vinyle est également disponible dans notre rayon classique avec sa pochette originale.

Vous l'aurez compris, cet album permet de tester la qualité de l'image stéréo. La différence entre Brio 2017 et Brio-R nous a paru sur ce point absolument flagrante. Alors que le Brio-R propose une image globale sans focalisation réelle, l'image sonore du nouvel appareil va plus loin avec une profondeur beaucoup plus marquée.

Egalement, nous avons pu noter facilement la position, le placement de chaque instrument dans cet espace tridimensionnel. On ne peut que se féliciter d'une telle progression. Bravo !

La transparence n'est pas en reste et les enceintes disparaissent complètement dès les premières mesures jouées.

L'orchestre est restitué avec plus de corps, à commencer par les cuivres et les percussions.

Les timbres sont toujours très justes, c'est d'ailleurs une des grandes forces de la marque anglaise.

Red Hot, Stadium Arcadium, Slow Cheetah   

Rock alternatif. Le producteur de Run-Dmc et de Johnny Cash a encore signé la production de cet album qui comprend pas moins de 28 chansons splitées en deux parties Mars et Jupiter. Ce double est plein d'énergie et nous vous le conseillons vivement, si toutefois vous manquiez d'entrain.

Nous avons choisi Slow Cheetah car cette plage met particulièrement en valeur le chanteur du groupe depuis son origine : Anthony Kiedis. 

Cette chanson est un appel à profiter de la vie avant de devenir un ou une Slow Chetah. En d'autres termes, vivez vos rêves pleinement afin de ne pas avoir de regrets plus tard, quand vous vivrez au ralenti.

Ca démarre avec la guitare folk de John Frusciante qui nous joue une mélodie simple et gentillette, la guitare est détaillée à point. Entre alors la voix de Kiedis, très bien timbrée et parfaitement centrée avec cette fluidité dans le médium, cette présence qui fait l'apanage des meilleures électroniques.

Entre ensuite la basse et enfin la batterie explosive de Chad Smith reconnaissable de suite. L'amplificateur contrôle bien la situation  : ça envoie, c'est vivant, énergique et l'ambiance du studio est parfaitement restituée.

Bravo !

Au fait, vous avez pris vos billets pour les concerts des 22 et 23 juillet prochains à Longchamp ?

Nina Hagen, Angstlos, New York / NY    

Synth-Pop. Nina Hagen est née en RDA à l'époque où le mur était infranchissable. Son père est déchu de sa nationalité en 1976 et la famille émigre à Berlin Ouest ; cela ne nous rappelle-t-il pas des débats récents à l'assemblée nationale ? En 1978, elle monte son premier groupe de rock. C'est le succès l'année suivante avec African Reggae. Sa voix de diva, ses paroles provocantes, sa façon de mêler les styles est unique. Si l'on ajoute à cela ses prises de position remarquées à la tv, Nina Hagen est vraiment une artiste inclassable.

L'album Angstros a été produit par Giorgio Moroder. Les synthés sont désormais omniprésents dans tous les groupes de rock : c''est la new Wave et nous sommes en 1983. Une décennie s'est donc passée depuis les premiers pas de Stevie Wonder avec le Moog.

Quand on réécoute le début de cette plage, on ne peut s'empêcher de penser à Caroline Loeb, C'est la Ouate qui sortira trois ans plus tard. Même tempo, mêmes arrangements....

Là encore, le Brio 2017 fait des merveilles avec un suivi rythmique exceptionnel et toujours cette facilité à démêler les informations en présentant un message sonore structuré. Les fortés sur la voix passent hyper bien tandis que le cru 2011 du Brio semble, toutes proportions gardées, plus agressif.