J'ai testé pour vous la cellule Audio-Technica AT-ART9 et le préamplificateur phono Sugden PA-4

 

Bruce Springsteen ‎– The Wild, The Innocent & The E Street Shuffle, New-York city Serenade

Rock. Il a vendu plus de 130 millions d'albums dans le monde entier et c'est une bête de scène, on le surnomme "The Boss". Je me souviens de ce concert au profit d'Amnesty International, le 4 septembre 1988 . C'était au POPB. De nombreux artistes ont défilé de 14 à 22 heures Jonasz était présent puis ce fut le tour de Tracy Chapman, Sting, Peter Gabriel et le Boss pour terminer. Toute une après-midi de bonheur avec, pour clôturer le concert, un Wake/Stand-up chanté par tous ces monstres sacrés, main dans la main.

Vous avez bien lu, ils étaient tous là ensemble. Springsteen s'est montré le plus impressionnant, développant une énergie et une présence scénique hors pair. Inoubliable !

The Wild, The Innocent & The E Street Shuffle est le deuxième album studio de Springsteen. J'ai choisi New-York City Serenade qui est une long morceau de 8 mn composé pour être écouté en soirée, ce que nous avons fait.

Derrière l'intro au piano on trouve David L. Sancious qui a collaboré sur beaucoup d'album de Springsteen puis beaucoup avec pas mal de pointures : Stanley Clarke, Clapton, Zucherro, Peter Gabriel (encore lui)....

L'orchestration est très riche, l'équilibre spectral à tomber, le suivi de la mélodie est d'une facilité y compris dans les passages fortement modulés. Notre pressage est japonais, comme d'ailleurs la plupart des albums utilisés pour ce banc d'essai. Ces originaux, que nous importons de temps à autres, s'avèrent dans la plupart des cas meilleurs que leurs homologues européens ou bien américains. Une chose est certaine : quand ils sonnent bien, on a vraiment du mal à s'en passer.

Belle entrée en matière avec le Boss !

Tomita ‎– Moussorgski, Pictures At An Exhibition - Debussy, Clair de lune 

Classique. Tomita naît à Tokyo en 1932. Il prend des cours particuliers d’orchestration et de composition musicale pendant ses études d’histoire de l’art à l'université de Tokyo. Il est diplômé en 1955 et devient compositeur pour la télévision, le cinéma et le théâtre.

Il compose le thème musical de l’équipe de gymnastique japonaise pour les Jeux olympiques de Sydney, en 1956. Durant les années 1960, il concentre ses recherches sur la musique électronique après avoir écouté Switched on Bach de Wendy Carlos qui y joue de la musique classique grâce à un synthétiseur modulaire Moog.

Isao fait alors l’acquisition d’un Moog IIIp, et démarre la création de son propre studio d'enregistrement. Il retravaille certaines pièces de Claude Debussy afin de sortir en 1974 son deuxième album Snowflakes are Dancing, un énorme succès dans le monde qui lui permet d’acquérir le statut d’interprète virtuose aux yeux du public. 

Il produira ensuite d’autres albums, dont les plus célèbres sont de nouveaux arrangements de musique classique, comme L'Oiseau de feu d’Igor Stravinsky, Les Tableaux d'une exposition de Modeste Moussorgski et Les Planètes de Gustav Holst.

Tomita donne à partir de ce moment de nombreux concerts en extérieur avec un nouveau concept appelé « Nuage Sonore » ; les enceintes diffusant la musique se trouvent au-dessus du public, donnant l’image d’un « nuage de sons », d'un paysage sonore où le spectateur contemple la musique qu'il entend. source wiki). Jean-Michel Jarre s'est il inspiré de Tomita afin de réaliser ses shows urbains ?

Revenons aux Tableaux...Le principe de ce poême symphonique est simple : il s'agit de la visite d'une exposition de peinture. Moussorgski a choisi d'illustrer dix tableaux différents. Entre chaque tableau, on peut entendre un thème qui revient de façon récurrente.    

Tomita a transcrit chaque tableau pour le synthétiseur analogique. Les synthés de cette époque sont très recherchés car ils étaient capables de créer des sons avec un grain et des nuances qui ont disparu par la suite avec les synthés numériques.

Ecouter l'oeuvre de Tomita c'est un peu comme retourner en enfance. Tous les arrangements sont ludiques et l'on pénètre très rapidement dans le monde du rêve et de l'imaginaire; on pourra y trouver pêle-mêle des lutins, des fées, des dragons, des châteaux.

Ce feu d'artifice de sons est jouissif car la cellule ART-9 offre une pureté, une plénitude, une puissance jamais atteinte dans cette catégorie de prix. Chaque note, chaque effet est défini dans les moindres recoins. Le profil du diamant lui permet de lire la plus infime nuance dans un silence de fonctionnement étonnant. L'impression est en encore plus spectaculaire ici, car le pressage de ces deux vinyles et notamment du Debussy est complètement silencieux. 

La séparation des canaux qui n'est autre que la capacité de la cellule à fournir sur le canal gauche que les informations gravés sur le flanc gauche du sillon et inversement, cette séparation est donc remarquable et à notre avis tout à fait conforme aux 30 dB annoncés par le constructeur.

Les plans sonores sont très nets et l'aération permanente. Tout cela est aussi le fruit de ce fabuleux préamplificateur anglais... 

Milt Jackson ‎– Milt Jackson At The Kosei Nenkin

Jazz. On reste au Japon avec cette prise de son live réalisée les 22 et 23 mars 1976 à Tokyo. 

Milton Jackson appelé fut le premier vibraphoniste à jouer dans le style be bop.

Il est découvert par Dizzy Gillespie en 1946. Milt acquiert rapidement une solide expérience en jouant avec les plus grandes figures du jazz de l'époque : John Coltrane,Woody Herman, Howard McGhee, Thelonious Monk, et Charlie Parker. Dans le Big band de Gillespie, il joue aussi en quartet avec John Lewis, Percy Heath, et Kenny Clarke quand la section cuivre prend des pauses. Ce groupe deviendra le Modern Jazz Quartet (MJQ) qui suivra une belle carrière indépendante jusqu'en 1974.

Il joue ici avec Ray Brown, Cedar Walton au piano et Billy Higgins à la batterie. J'ai eu la chance de voir et de photographier ce dernier de très près lors d'un concert où il accompagnait Dizzy. Il avait la particularité de sourire en permanence, ce qui est plutôt rare. Je me souviens aussi de Brian Blade à Pleyel et plus récemment de Stanley Clarke à Boulogne qui eux aussi possèdent cette qualité exceptionnelle. Certes il ne s'agit pas de juger du talent d'un artiste à la qualité de son sourire, mais avouons qu'on passe une meilleure soirée quand les musiciens sont contents d'être sur scène, qu'ils ne grimacent pas en permanence ni ne font la gueule. 

Vous êtes bien assis, alors on revient à cet album du label Pablo. L'écoute est d'un naturel confondant, comme souvent sur ce label. Les lames et résonateurs du vibraphone sont magiques, ça swingue, c'est fluide, bien timbré aéré et le timing parfait - le pied qui marque la mesure est un toujours bon indicateur.

A propos d'aération, nous sommes repassés quelques instants sur l'Aurora Vida qui est un pour nous un des meilleurs préamplis actuels et très sincèrement le Sugden PA-4 boxe dans une autre catégorie. L'image stéréo est plus grandeur nature, la dynamique est supérieure, la transparence accrue, y'a pas photo. Le PA-4 possède tout simplement une réponse en fréquence plus large. 

Si l'on devait faire aujourd'hui le classement des meilleurs préamplis actuels on peut affirmer que l'Aurora Vida est le meilleur et le plus universel à 1300 €. Le Rega Aria, vendu au même prix est fait pour les cellules Rega Apheta; ce n'est pas une vue de l'esprit mais c'est bien réel, l'Aria chante mieux sur une Planar 8. Enfin le Sugden PA-4 situé à 2149 € surclasse les deux. Au delà ça commence à devenir très cher...       

Pink Floyd -Meddle, One of these days 

Rock progressif. Pas besoin de vous présenter ce groupe qui restera à jamais l'un des meilleurs. L'album a été enregistré dans les studios d'Abbey Road sur un 8 pistes, puis un travail additionnel a été réalisé sur le 16 pistes du Studio Air qui était en 1971 un beaucoup plus petit studio. 

Nous avons choisi One of these qui est un instrumental que nous connaissons par coeur. Le morceau s'ouvre avec le bruit du vent; l'écoute laisse apparaître ici plusieurs couches, on pourrait même parler de strates tant cela semble évident ici. 

Les guitares basses jouées par David Gilmour et Roger Waters sont à la fois puissantes, très bien maîtrisées.

Tous les mixages sont passées en revue un par an. On se rapproche très certainement de la bande master tant on perçoit d'informations.

Sur ce type d'enregistrement très élaboré, on comprend tout le travail réalisé en studio qui passe dans la plupart des cas inaperçu. La cellule AT-Art9 se concentre sur la lecture du sillon et ne laisse rien passer. La plus petite information présente mesure quelques microns, encore faut-il disposer d'une cellule capable d'extraire cette information...

Audio-Technica réalise des cellules depuis 1962, c'est à dire depuis 58 ans. Les ingénieurs de la société maîtrisent parfaitement leur sujet et le résultat est bien au rendez-vous pour un prix très honnête. 

Le bras de la Signature 10 est pourvu de nombreux réglages dont le VTA : cette molette qui se trouve à la base du bras permet de régler en cours de lecture, sa hauteur. C'est plutôt rare et très pratique. Sur cette platine Pro-ject les réglages sont d'ailleurs très sensibles et influent énormément sur le résultat d'écoute. 

Dites vous bien que si ces réglages du bras existent, c'est qu'ils permettent de l'adapter à la cellule de votre choix - chaque cellule a ses propres spécifications...Les réglages valables sur telle cellule seront à refaire en cas de changement pour un nouveau modèle. Ils permettent aussi de modifier la restitution sonore en fonction de vos goûts et de vos couleurs ! (j'aimerais plus de grave ou bien un son plus léger, etc...). 

De bons spécialistes, comme nous le sommes vous ferons gracieusement un réglage aux petits oignons. Cependant sachez que nous ne pourrons nous substituer à vos oreilles, qu'il est nécessaire d'avoir à disposition l'ensemble de votre chaîne hi-fi et qu'il faudrait idéalement effectuer ces réglages dans votre pièce d'écoute, chaque pièce ayant sa propre acoustique. 

Fort heureusement, nous savons nous déplacer et dans certains cas et expliquer et transmettre ce processus de réglages aux clients désireux d'aller un peu plus loin dans la démarche (nc). 

 
Patti Smith - Horses, Free Money  

Rock. Nous finirons ce banc d'essai en écoutant cette "grand-mère" de 71 ans. Vous ne connaissez pas encore cette chanteuse ? Laissez moi faire les présentations : Patricia Smith est née en 1946 à Chicago. Elle est à la fois chanteuse et musicienne de rock, poétesse et écrivaine, peintre et photographe. Une artiste complète ! 

Elle est considérée comme la « marraine » du mouvement punk et possède une voix rauque très émotionnelle qui ne laisse pas indifférent. Nous avons pu la voir lors de son dernier passage à l'Olympia et c'était canon, le sol devant la scène n'a jamais autant vibré !

En 1967, Patti Smith est partie pour New York et elle passe l'été à distribuer des CV et à chercher de la nourriture. Elle devient alors caissière dans une librairie et rencontre Robert Mapplethorpe - photographe devenu si célèbre depuis. Leur deuxième rencontre est du au hasard ; Robert se fera passer pour son fiancé alors que Patti est dans une situation délicate avec un autre homme.

Le soir même commence leur vie commune dans un squat. Ils entretiendront un lien amoureux puis amical par la suite jusqu'à la mort de Robert en 1989. Des photographies de Mapplethorpe figurent sur les pochettes de plusieurs de ses albums.

Engagé par le label Arista Records, le Patti Smith Group sort en 1975 son premier album, Horses, avec lequel Patti obtiendra le Prix Charles Cros. L'ouvrage est produit par John Cale du Velvet Underground...

J'ai sélectionné Free Money car c'est l'une de mes chansons favorites.

«Free Money" m’est apparue alors que l'on marchait dans la rue St-Mark (East Village, NYC) la nuit, explique Patti Smith dans une interview en 2011. «C'était juste avant l'aube, la chanson m'est venue et je l'ai chanté à Lenny Kaye, qui jouait à la fois guitare et guitare basse. Il a structuré le texte et a trouvé les accords appropriés, et nous avons fait la chanson. C'était l'une de nos premières.

Beaucoup pensent que les paroles font référence à Mapplethorpe. Lors d'une conférence à la Nouvelle-Orléans pour discuter d'une série de photographies dont elle a fait don au New Orleans Museum Of Art, Smith a expliqué comment elle soutenait Mapplethorpe avec ses maigres revenus à l'époque. On retrouvera les mêmes propos dans son livre "Just Kids".

Oh, baby, it would mean so much to me,

Baby, I know our troubles will be gone.

Oh, I know our troubles will be gone, goin’ gone

If we dream, dream, dream for free.

And when we dream it, when we dream it, when we dream it,

Let’s dream it, we’ll dream it for free, free money,

Free money, free money, free money,

Free money, free money, free money...

Les paroles prendront certainement tout leur sens auprès de ceux qui ont été complètement fauchés, au moins une fois dans leur vie. 

L'écoute est une fois de plus éblouissante. Les 3'53" défilent à un rythme effréné. C'est à la fois émouvant et bourré d'énergie. D'ailleurs peut on parler réellement de rock s'il n'y a pas d'énergie ? La voix de la chanteuse tellement délicate au début du morceau est situé pile au centre, à une distance de deux mètres environ derrière les enceintes. Le timbre de sa voix et les accords de guitare sont restitués avec une justesse affolante.

La basse est bien présente, la batterie dynamique, le tempo rapide est tenu jusqu'à la dernière note, sans aucun chevauchement ni retard. L'écoute reste fluide et donne la sensation d'être en direct, tellement elle est instantanée, "cash". Il faut dire que la réponse transitoire de la cellule s'avère excellente et le temps de montée du préampli très rapide.

L'écoute de ce morceau donne vraiment envie de se lever, de danser et de chanter ! Quelle bonheur !